TL;DR : le point sur la pilule abortive et la cour suprême
- La Cour suprême des États-Unis examine une affaire remettant en question l’accès à l’avortement médicamenteux.
- Des médecins et activistes anti-avortement contestent la sécurité de la mifépristone, un médicament approuvé par la FDA.
- Une étude citée pour appuyer la dangerosité a été rétractée pour problèmes méthodologiques.
- Les visites aux urgences post-mifépristone sont généralement peu graves et souvent dues à l’inquiétude des patients.
- L’American Medical Association et la FDA soutiennent la sécurité de l’avortement médicamenteux.
- La décision de la Cour pourrait se baser sur des aspects techniques plutôt que sur la sécurité de la mifépristone.
Quel est le contexte de l’affaire concernant la pilule abortive devant la cour suprême des États-Unis ?
La Cour suprême des États-Unis a entendu des arguments oraux dans une affaire importante qui menace de limiter l’accès à l’avortement médicamenteux dans le pays.
La sécurité du médicament mifépristone, le premier d’un régime à deux pilules utilisé pour induire un avortement, est une question centrale dans l’affaire.
La mifépristone bloque une hormone nécessaire à la grossesse et est approuvée par la Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis depuis 2000.
Pourquoi des médecins et activistes anti-avortement contestent-ils l’approbation de la mifépristone ?
Une coalition de médecins et d’activistes anti-avortement, l’Alliance for Hippocratic Medicine, demande le retrait du marché de la pilule.
Ils allèguent que la mifépristone est dangereuse pour les patients, en citant une étude de 2021 qui a trouvé des taux plus élevés de visites aux urgences après un avortement médicamenteux.
L’étude a été rétractée en février après qu’une révision indépendante a trouvé des problèmes avec l’analyse et la présentation des données. Pour plus de détails sur cette rétractation, consultez l’article sur Wired.
Quels sont les véritables motifs des visites aux urgences après l’utilisation de la mifépristone ?
Les visites aux urgences après l’utilisation de la mifépristone ne sont souvent pas dues à de véritables préoccupations de sécurité, mais plutôt pour obtenir des assurances.
Les événements indésirables graves sont extrêmement rares avec l’avortement médicamenteux.
Une étude évaluée par des pairs de 2013 a trouvé que, parmi 233 805 avortements médicamenteux fournis en 2009 et 2010, ces événements indésirables graves ou résultats ont été signalés dans 1 530 cas, soit moins de 1 %.
Quel est le processus d’action de la pilule abortive et comment affecte-t-elle les patients ?
La mifépristone prépare l’utérus pour l’évacuation et ne tend pas à causer de saignements, de crampes ou d’autres effets secondaires par elle-même.
Le misoprostol, le deuxième médicament utilisé dans un avortement médicamenteux, est ce qui cause les saignements et les crampes.
Les patients peuvent se rendre aux urgences alarmés par les saignements causés par le médicament, mais cela ne signifie pas qu’ils subissent un événement indésirable grave.
Quels facteurs influencent les visites aux urgences après un avortement médicamenteux ?
Une distance plus grande parcourue pour obtenir un avortement semble influencer les visites aux urgences après un avortement médicamenteux.
Les patients n’ayant pas de clinique d’avortement ou de clinique de santé reproductive à proximité peuvent se rendre aux urgences pour des questions.
Quelle est la position de l’American Medical Association concernant la sécurité de l’avortement médicamenteux ?
Selon Jack Resnick, ancien président immédiat de l’American Medical Association, il est rare qu’un patient subisse même une complication mineure d’un avortement médicamenteux.
Le risque de décès est si faible qu’il est presque inexistant, et continuer une grossesse présente un danger beaucoup plus grand.
Quelles sont les données de la FDA sur l’utilisation de la mifépristone et les décès associés ?
En décembre 2022, la FDA a rapporté que 5,9 millions de femmes ont utilisé la mifépristone aux États-Unis pour une interruption médicale de grossesse, et 32 femmes sont décédées après la prise du médicament.
La FDA précise que ces événements ne peuvent être attribués avec certitude à la mifépristone en raison du manque d’informations sur la santé des patients, les soins reçus ou d’autres médicaments qu’ils prenaient à ce moment-là.
Quel aspect technique pourrait être déterminant dans la décision de la cour suprême ?
La décision de la Cour suprême pourrait ne pas reposer sur la question de la sécurité du médicament, mais sur une question technique appelée « standing » (qualité pour agir).
Les plaignants doivent démontrer qu’ils sont la partie lésée ou blessée pour pouvoir intenter une action en justice.
Les juges se sont beaucoup interrogés sur le fait de savoir si le groupe de plaignants avait prouvé un tel préjudice.